Pour:Président de la république, ministre de l'intérieur.
Lettre ouverte
à Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République
à Monsieur Claude Guéant Ministre de l’intérieur
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre de l’intérieur,
Notre incompréhension est grande face à la situation d’une famille, originaire d'Algérie habitant à Montceau-les-Mines en SAÔNE ET LOIRE .
Un méli-mélo administratif menant à une expulsion brutale. Hier matin, Iliès Ben Yousef scolarisé à Montceau-les-Mines depuis janvier 2011, a été reconduit à la frontière.
"Élève sérieux malgré quelques difficultés liées à l’expression " dit le bulletin scolaire. Iliès Ben Youssef est un bon élève du lycée HENRI PARRIAT. "Calme ,très sérieux et timide " pour ses camarades de classe, "un garçon discret et sans histoire", pour le proviseur, Michel Lesage, qui a inscrit le jeune Iliès dans son établissement en janvier 2011.
Hier matin, les lycéens de 1 er S ont appris avec stupeur et indignation que, sur le chemin de l’école, leur camarade avait dû se soumettre à l’obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Reconduit manu militari à l’aéroport de Saint-Exupéry, Iliès décollait à 13 heures pour l’Algérie, laissant derrière lui sa mère et son père doté d’une carte de séjour valable un an, et deux de ses petits frères, Anouar, 13 ans et Marouane 7 ans.
Imbroglio.
Le père, Toufik Ben Youssef, chirurgien-dentiste tente depuis plusieurs mois d’obtenir une équivalence française de ses diplômes algériens « pour s’installer en France et s’intégrer de façon positive ». En vain. Les Ben Youssef se heurtent à un véritable imbroglio administratif qui va bientôt faire exploser la famille. « Quand Iliès est arrivé sur le sol français, il n’avait pas encore atteint sa majorité. Nous avons demandé un visa long séjour en se basant sur sa scolarisation et le fait que ses deux parents soient sur le sol français », explique le père de famille, logé à Saint-Vallier. Malheureusement, la demande de certificat de résidence a été envoyée après la date d’anniversaire fatidique.
Une demande de recours gracieux a ensuite été déposée, appuyée par une lettre de Didier Mathus le Député Maire et un bulletin scolaire d’Iliès. « Mais la préfecture soutient ne pas avoir reçu la demande de recours auprès du Préfet, et maintenant, le délai de 2 mois est dépassé », se désolent les parents.
Le couperet allait bientôt tomber. Iliès Ben Youssef était assigné à résidence depuis le 25 octobre et devait se présenter à la police tous les jours avant d’aller s’asseoir sur les bancs de l’école. « Ce matin, quand on est passé, ils ont dit qu’il fallait qu’il signe un document à l’intérieur et ils l’ont gardé », raconte sa mère, Hinda Ben Youssef . Elle précise : « On ne nous a laissés que 10 minutes pour prendre ses affaires et on a dû filer à l’aéroport pour apporter à notre fils quelques vêtements et un petit pécule ». Débarqué à Alger, Iliès s’est retrouvé seul, à 400 kilomètres de sa région d’origine. Pour le Réseau éducation sans frontières, le garçon aura maintenant de grosses difficultés à revenir sur le territoire français.
Aujourd’hui Jeudi 03/11, le lycée Henri-Parriat (profs, élèves, parents d’élèves) s'est mobilisé pour montrer qu’il n’est pas insensible à ces raccompagnements brutaux à la frontière et d’extraction soudaine d’un jeune à sa scolarité, c'est donc à 13 h que 700 personnes se sont réunis devant le lycée que fréquentait Iliès afin de le soutenir lui et sa famille dans cette cruelle épreuve.
« Iliès, ta place est ici en 1ère S1, au lycée Parriat ». Les banderoles de soutien au lycéen expulsé mardi matin se sont agitées ce jeudi devant le lycée. Derrière elles, une vingtaine de profs, plusieurs centaines d’élèves (sur un effectif de 1 000), des parents d’élèves, des élus, RESF et des anonymes. En tout 700 personnes: « Tout le monde ici est conscient qu’il s’agit d’une décision administrative aberrante et prise dans une extrême rapidité », déclare le professeur principal au mégaphone. La préfecture a en effet profité de la majorité de ce jeune, scolarisé à Parriat depuis janvier 2011, pour le soumettre à une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Cette décision le sépare du reste de sa famille (ses parents et deux de ses frères qui ont des titres de séjours d’un an) et lui empêche de poursuivre des études, puisque, selon son père Iliès ne pourra pas de nouveau être accepté dans un lycée en Algérie. Par ailleurs, le père affirme que la préfecture a égaré sa demande de recours gracieux.
Notre demande
Sans inscrire notre démarche dans un soutien systématique aux personnes « sans papiers », mais en faisant uniquement référence à la situation de Iliès Ben Youssef et de sa famille ,nous nous étonnons que la « politique de régularisation au cas par cas » ne soit pas mise en œuvre alors que l’insertion de la famille est réelle, et que Iliès est un adolescent sans histoires et vivement apprécié par ces camarades et professeurs .
Dans ces conditions, connaissant vos déclarations humanistes, considérant la convention internationale des droits de l’enfant qui stipule que « l’intérêt supérieur de l’enfant » doit être pris en compte, nous vous sollicitons pour que vous interveniez afin de faire revenir Iliès en France afin qu'il y poursuive tranquillement ses études .
Vous remerciant de l’attention que vous prêterez à notre courrier, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.
Les signataires
Les signataires
www.petitionpublique.fr