Pétition à l'attention des étudiants et du personnel de l'école des Beaux-arts de Paris

Pour:acteurs de l'école

Un ensemble de dysfonctionnements dans la vie de l’école est apparu à la suite de la réquisition soudaine de l'hôtel de Chimay pour un événement privé Ralph Lauren, le 8 octobre dernier. Nous avons constaté un grave déficit de transparence et de collégialité dans les prises de décisions.

Face à cette réalité, les étudiants se sont mobilisés, et vingt professeurs, soutenus par vingt-quatre de leurs collègues non élus, ont démissionné de leurs fonctions représentatives au conseil pédagogique et au conseil d'administration, considérant que ces instances – et à travers elles la souveraineté de tous les acteurs de l'école – n'avaient pas étés respectées.

Nous nous inquiétons des orientations qui semblent être données aux missions de l’école sans concertation. Nous pensons qu’un débat sur la définition de notre établissement dans le contexte culturel actuel est nécessaire.

Par exemple, sur la question du mécénat, nous aimerions que les données concernant les engagements récents de l’école soient rendues publiques de façon à permettre une discussion sur les modalités à donner à cette pratique. A quelles fins et selon quelles priorités, les investissements privés sont-ils sollicités ? De même, les étudiants de l’école s’étant opposés à la création d’un restaurant, nous aimerions que l’abandon de ce projet soit définitivement acté en conseil d’administration et que le projet de création d’une cafétéria adaptée aux besoins de l’école soit relancé au plus vite. Ce ne sont que deux exemples. Afin de ne plus être mis devant le fait accompli, nous demandons que des mesures concrètes soient prises sur les points suivants :

Concernant les locations et contreparties de mécénat, des limites doivent être tracées de manière explicite et définitive et présentées aux intéressés pour préserver complètement les espaces pédagogiques : ateliers de pratiques artistiques, ateliers et bases techniques, galeries (quand elles sont réservées par des étudiants ou des professeurs), médiathèque, amphithéâtres. Nous demandons que soit établi collégialement un document officiel spécifiant précisément les espaces destinés à la location, énonçant des règles destinées à protéger les conditions de travail de chacun (bruit etc.) et établissant un ordre de priorités pour les investissements et donations en tout genre.

Concernant la participation des instances décisionnelles et consultatives à la vie de l’école, nous exigeons le rétablissement d’un fonctionnement réglementaire, c’est-à-dire que les projets envisagés par la direction soient soumis de manière argumentée aux deux conseils. Nous voulons avoir la garantie que les dysfonctionnements récents ne se reproduisent pas. De plus, il nous semble important que ces instances, représentatives des étudiants et du personnel, évoluent dans leurs formes afin d’étendre leur compétences aux décisions administratives.

De manière générale, l'amélioration de la communication intérieure à l’établissement apparaît comme la première urgence. Nous proposons qu’une plateforme soit mise à la disposition de tous, qui regroupe les informations relatives aux examens, travaux, locations, mécénats, etc.

Nous considérons que ces mesures sont la base nécessaire pour garantir que l’enseignement, dans sa diversité, reste la priorité de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.





Premiers signataires : Violette Astier, Jean-François Chevrier, Hugo Fortin, Urbain Gonzalez, Marc Pataut, Didier Semin, Raphaël Tiberghien

Les signataires